Thriller, famille et cannibales | Gannibal tome 1

Bonjour à tous et bienvenue sur le blog de Komorebi pour parler village, événements étranges et public averti. Aujourd’hui au programme c’est le premier volume de Gannibal. N’hésitez pas à me partager votre avis sur cette œuvre, j’en discuterai avec plaisir. Bref, qu’est-ce que c’est et qu’en ai-je pensé ? C’est parti !

Page des Komoritiques de l’oeuvre


Masaaki Ninomiya
28/07/2020
Meian

Daigo Agawa, policier de son état, a été détaché à Kuge, un village de montagne reculé. Bien que la communauté l’accueille chaleureusement lui et sa famille, la mort d’une vieille villageoise fait jaillir des doutes quant à la normalité de ce lieu…

Une série d’évènements étranges, le sentiment d’exclusion, une tension permanente… Découvrez tous les tourments de ce village empreint d’ostracisme, dans un thriller riche en suspense.

« Les habitants de ce village sont cannibales. »

Synopsis

Mon avis : Je n’y connaît pas grand-chose en œuvre d’horreur donc Gannibal m’intéressait extrêmement fortement dans le catalogue de Meian qui me l’a gracieusement envoyé. Merci beaucoup à eux ! Cette œuvre a bientôt trois tomes en France, est toujours en cours au Japon avec 8 tomes actuellement parus. Maintenant que les présentations sont faites, j’ai vraiment hâte de partager cette œuvre qui m’aura bien convaincu. Je vous laisse avec moi-même pour découvrir pourquoi et je remercie encore une fois très fortement pour cette découverte que j’aurais été vraiment triste de rater. D’ailleurs, je vous propose le lien vers la page du manga sur le site de l’éditeur ici.

Comme je ne suis pas original pour un sous, je tiens à ouvrir cet article sur le personnage de Daigo Agawa et de la relation qu’il peut avoir avec sa femme. Je trouve ça intéressant que notre personnage principal lui rabâche après bon nombre de scènes qu’elle a une grosse poitrine. Evidemment, cela fait personnage légèrement obsédé par ces arguments mais c’est pour cacher qu’il fond pour le cœur qui bat derrière. En soit, il choisit bien les moments où il le fait puisque c’est juste après qu’elle lui témoigne son soutien, juste après des scènes puissantes émotivement et narativement. Ainsi, nous sentons bien qu’ils peuvent être un duo sacement soudé même si la façon de le montrer du monsieur est plutôt monomaniaque pour le moment. Je me demande si ça ne cache pas quelque chose de plus profond et surtout je me demande comment leur relation va évoluer face à la nouvelle donne de ce village un peu particulier.

Daigo Agawa n’a pas que sa femme dans sa famille, nous pouvons donc également parler de sa fille et de la relation qu’il tient avec elle. Nous retrouvons donc un enfant tout triste qui ne daigne plus ouvrir la bouche et nous avons Daigo qui n’affronte aucunement les erreurs qui ont mené à cette situation. Je ne sais vraiment pas où l’auteur veut nous mener mais il me semble que nous allons au devant de passages très forts puisque cette histoire semble lié à un meurtre que notre ami policier a dû porter et qu’il n’assume toujours pas. Entre choix importants du passé qui doit encore être accepté par notre protagoniste et amour père-fille un peu gâché pour le moment, ce paragraphe me fait terriblement de l’oeil. Et encore une fois, évidemment, je me demande comment cette histoire va interférer dans la grande au vu des épreuves communes qui risquent de les attendre.

Je sais bien que le fait que les villageois mettent du temps à accepter Daigo Agawa découle de quelque chose de plus profond autour duquel je tourne depuis tout à l’heure et que je ne mentionnerai que dans la deuxième moitié de l’article mais il met en avant une autre idée. En effet, Kuge, lieu dans lequel notre héros est détaché est un village de montagne reculé. Il paraît accueillie chaleureusement mais nous ressentons bien l’animosité et la défiance entre personnes de la ville et personnes de la campagne. Cette différence est vraiment parlante avec le contexte actuel de la france où les différences entre les métropoles et les espaces ruraux ne font que s’élargir. Entre ça et les histoires familiales de notre protagoniste, Masaaki Ninomiya arrive superbement à poser son histoire dans un univers réaliste et vraiment parlant. Et maintenant que nous avons vu ces éléments secondaires mais importants par le fait qu’ils ancrent l’histoire dans le réel, il est enfin d’entrer dans le vif du sujet.

Finalement, nous ne nous concentrons pas tant sur les habitants du village de Kuge que sur une seule famille bien particulière qui semble y faire régner ses loi. En effet, c’est avec eux que Daigo doit faire tous les efforts du monde pour se faire accepter alors qu’ils sont des excès de colère et de violence terribles et répétés. Un peu comme s’ils n’étaient fait pour vivre que dans la société qu’ils peuvent créer tout en étant incapables de rejoindre n’importe quelle autre. En effet, ils sont vraiment particuliers en restant très tendre sur les mots choisis. Je pense que je vais me plaire avec les deux qui ont le plus approche notre personnage principal puisqu’ils semblent avoir quelques nuances supplémentaires bienvenues dont il me tarde de voir les origines et où ça va nous mener. Par contre, ceux-ci sont sous le joug du personnage présent sur la couverture qu’ils nomment « lui ». D’ailleurs, le tome en lui-même montre la différence entre ce « lui » monstrueux présent sur le plat de devant et la gentille petite famille de Daigo sur celui de derrière. Bref, ce « lui » semble bien mystérieux et semble créer ses lois sur sa famille qui en devient terriblement particulière.

Vous l’aurez peut-être deviné mais ce manga vise un public averti et correspond à la définition d’une œuvre policière. Nous avons donc une très belle montée en tension avec une gestion très juste de la tension. En même temps, le fait d’être face à une enquête, à des messages de prévention du prédécesseur et à des mensonges plus ou moins bien cachés, nous permet bien de nous imaginer dans cette histoire qui risque de nous mener êtres loin. Les gros soucis arrivent très rapidement puisque Daigo finit par voir sa vie être en danger à plusieurs reprises. Évidemment, je n’ai pas lu énormément d’oeuvres qui parlent de cannibalisme alors que c’est un fait humain que je me dois d’étudier en tant qu’anthropologue. D’autant plus que les cas d’anthrophagie peuvent exister encore aujourd’hui. Bref, voilà un sujet que je ne demande qu’à voir traiter dans une œuvre que je lis.

Daigo n’a aucune envie de croire en la dangerosité de ce petit groupe et ne souhaite donc faire aucun effort dans un premier temps. Par contre, lorsque la fille du précédent policier local fait son apparition pour obtenir vengeance ou pour trouver la mort, une nouvelle résolution prend place en notre héros. Et c’est assez fort d’imaginer que, puisqu’il a des soucis avec sa propre fille, il souhaite aider la fille de celui qui était à sa place il y a quelque temps à retrouver la paix. Je ne sais pas pourquoi mais je ne suis pas sûr que cette fille soit entièrement bien intentionnée. Hum, voilà un gros suspens. Par contre, j’apprécie grandement la construction de l’histoire qui enchaîne vite et bien du héros passif à celui qui agit pour protéger les autres. Et qui mène surtout à un sacré constat d’échec vu la conclusion de ce premier volume, que e soit pour Daigo ou pour sa femme.

En somme, nous avons un volume qui fonctionne très bien sur moi et qui est une excellente surprise de mon colis envoyé par Meian. Nous avons beaucoup d’éléments bien écrits ancrant le récit dans le réel comme la relation entre Daigo et sa femme, les regrets qu’il peut avoir avec sa fille ou la différence entre habitants des villes et des campagnes. Mais évidemment, ce réel est là pour rendre le côté sur les cannibales encore plus mémorable. Le récit est savamment écrit, ce qui crée un suspens et une tension sans faille. J’apprécie grandement la résolution que finit par trouver le personnage principal et le fait que ça le mène dans une sacrée impasse. Il me tarde de découvrir le tome 2.

😍


Merci beaucoup de m’avoir lu. N’hésitez pas à me partager votre avis sur ce titre et sur cet article et à me partager tout ça, ça m’aidera beaucoup. On se revoit très vite. Merci à tous, c’était Komorebi !

9 commentaires

  1. Il fait partie des titres de Meian qui m’intriguent le plus et j’espère avoir l’occasion de le tester un jour !

    Ce que tu dis sur la relation du personnage principal à sa famille, le cadre du village et le fait que ce soit ancré dans le réel me parlent bien !

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