Rian f*cking Johnson et son whodunit | À couteaux tirés

Bonjour à tous et bienvenue sur le blog de Komorebi pour parler meurtre, enquête et humour. Aujourd’hui au programme c’est À couteaux tirés. N’hésitez pas à me partager votre avis sur cette œuvre, j’en discuterai avec plaisir. Bref, qu’est-ce que c’est et qu’en ai-je pensé ? C’est parti !

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Réalisation : Rian Johnson
Scénario : Rian Johnson
Acteurs principaux : Daniel Craig/ Chris Evans/ Ana de Armas/ Jamie Lee Curtis/ Christopher Plummer
Sociétés de production : Media Rights Capital/ T-Street Productions
Pays d’origine : États-Unis
Genre : thriller à énigme
Durée : 130 minutes
Sortie : 2019

Célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey est retrouvé mort dans sa somptueuse propriété, le soir de ses 85 ans. L’esprit affûté et la mine débonnaire, le détective Benoit Blanc est alors engagé par un commanditaire anonyme afin d’élucider l’affaire. Mais entre la famille d’Harlan qui s’entre-déchire et son personnel qui lui reste dévoué, Blanc plonge dans les méandres d’une enquête mouvementée, mêlant mensonges et fausses pistes, où les rebondissements s’enchaînent à un rythme effréné jusqu’à la toute dernière minute.

Synopsis

Mon avis : À couteaux tirés (Knives Out) est un thriller à énigme américain écrit, coproduit et réalisé par Rian Johnson, sorti en 2019. Il est présenté au festival international du film de Toronto 2019. Le projet est annoncé en septembre 2018, avec Daniel Craig en tête d’affiche et Rian Johnson comme réalisateur. Le film est vendu aux distributeurs lors du festival international du film de Toronto 2018. Rian Johnson cite comme influences Meurtre au soleil (1982), Un cadavre au dessert (1976) et Mort sur le Nil (1978). En octobre 2018, Chris Evans, Lakeith Stanfield, Michael Shannon, Ana de Armas, Don Johnson, Jamie Lee Curtis et Toni Collette rejoignent la distribution. En novembre 2018, Christopher Plummer, Jaeden Lieberher, Katherine Langford, Riki Lindhome, Edi Patterson, et Raúl Castillo sont officialisés. Noah Segan, qui a joué dans tous les films du réalisateur, est confirmé en décembre. Le film est tourné dans le Massachusetts, notamment à Maynard. Le tournage débute le 30 octobre 2018 à Boston et s’achève le 20 décembre 2018. Des scènes sont tournées dans d’autres villes du Massachusetts, comme Maynard, Easton, Marlborough, Natick, Wellesley, Waltham ou encore Medfield.


Le film reçoit globalement de bonnes critiques par la presse et obtient la note de 3,8/5 sur Allociné. Le Point a trouvé ce film très intéressant et ingénieux et dit que c’est « un film à énigmes, où absolument rien ne se déroule comme on s’y attendait ». CinéSéries a apprécié le film malgré quelques points faibles et dit que « s’il manque légèrement de méchanceté, À couteaux tirés s’impose comme une enquête passionnante et surprenante, qui a le mérite de voir plus loin que la traditionnelle recherche du coupable ». Le Parisien est très déçu de ce film et dit que « cet exercice de style à la façon d’Agatha Christie, entre farce et enquête policière, se révèle longuet et parfois agaçant dans la manière qu’a le réalisateur de diriger son casting cinq étoiles : de Jamie Lee Curtis à Michael Shannon en passant par Don Johnson ou Chris Evans, tous y vont de leur numéro d’acteur. Le pire étant Daniel Craig qui en fait des tonnes et devient vite lassant ».

En France, il fait partie des bons succès de l’année 2019 avec plus d’un million d’entrées.


Nominations :

Golden Globes 2020 :
Meilleur film musical ou comédie
Meilleur acteur dans un film musical ou une comédie pour Daniel Craig
Meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Ana de Armas
BAFA 2020 : Meilleur scénario original
Oscars 2020 : Meilleur scénario original


Peu de temps après la sortie du film, une suite est évoquée. Début 2020, le PDG de Lionsgate Jon Feltheimer confirme le projet. Rian Johnson est à nouveau pressenti pour réaliser le film, envisagé pour 2021.

Étant donné que je suis totalement preneur de ce qu’à pu faire Rian Johnson avec Star wars 8 et que je me suis forcé à avancer dans Breaking Bad pour voir son épisode, celui de la mouche, je suis bien content de pouvoir en voir plus. Et voilà que j’ai enfin posé mon regard dans ce film vendredi soir dernier et il est temps de voit ce que j’ai pu en penser.

L’après-sabre lasers était une étape forcément attendue au tournant afin de réhabiliter Johnson dans les esprits, ce sera donc à cette partie de Cluedo grandeur nature de s’en charger. Et, bon sang, quelle partie pleine de surprises ! Bien loin de la lourdeur académique (et un brin égocentrique) du « Crime de l’Orient Express » de Kenneth Branagh ou de la récréation très oubliable « Murder Mystery » avec Adam Sandler, « À Couteaux Tirés » redonne enfin ses lettres de noblesse au genre du « whodunnit » rétro et a de très fortes chances de devenir la référence en la matière de ces dernières années ! Tout commence bien évidemment par un meurtre, celui de Harlem Thrombey (Christopher Plummer), auteur richissime et célèbre de romans policiers. Alors que la mort du vieil homme laisse penser à un suicide, le non moins renommé détective privé Benoit Blanc (Daniel Craig) s’associe aux enquêteurs de l’affaire dans le but d’interroger les membres de la famille du défunt à la veille de la lecture de son testament…

Manoir isolé dans la brume, un héritage faramineux, une liste de potentiels suspects qui ne cesse de s’allonger, un détective malin comme un « Poirot » de compétition… N’en jetez plus, Agatha Christie ferait un triple axel de bonheur devant une telle proposition ! D’autant plus que « À Couteaux Tirés » repose sur un scénario 100% original de Johnson qui va à la fois offrir une intrigue savamment élaborée de ses prémices à son dénouement et prendre un malin plaisir à déjouer les attentes des spectateurs les plus rompus à ce genre d’histoire. En effet, citons juste pour exemple sa série d’interrogatoires introductive (dont il émane déjà un ton grinçant qui ne faiblira pour ainsi dire jamais) : en toute logique, le film aurait dû d’abord nous mettre dans la peau du détective pour nous laisser juges de la véracité des témoignages, mais non, à la place, nous voilà immédiatement dans la tête des différents suspects à découvrir leurs plus viles faces cachées pouvant conduire à la culpabilité de chacun.

Ce ne sera que le hors-d’oeuvre de la malice constante d’un long-métrage s’amusant à nous balader entre la vérité et les faux-semblants avec une dextérité absolument irrésistible. Bien entendu, la galerie de personnalités hautes en couleur s’entredéchirant sur la dépouille de leur aïeul et la distribution impressionnante d’acteurs pour les mettre en valeur ne seront pas étrangères à sa réussite (mention spéciale à la jolie Ana de Armas à la hauteur de ce qui est probablement son meilleur rôle). Et, comme emporté par une sorte d’assurance justifiée par la qualité de l’ensemble, Rian Johnson se permettra même au passage de dresser un portrait au vitriol très pertinent du milieu bourgeois américain où, à travers l’égoïsme opportuniste de chacun, se fera sentir les visions irréconciliables de toute une société. Peut-être que « À couteaux tirés » aurait gagné à être raboté de quelques longueurs, notamment sur son final un brin trop démonstratif en explications (le film n’est jamais meilleur que lorsqu’il fait appel à la mémoire du spectateur, comme son joli dernier mini-twist), mais ce n’est bien là que le seul point noir à relever dans une oeuvre parfaitement maîtresse de ses multiples rebondissements et dans son habilité à les agencer pour maximiser l’effet de surprise. Gageons qu’une proposition aussi solide et aboutie réhabilitera Rian Johnson auprès des plus déçus de son fait d’armes précédent, le bonhomme a incontestablement du talent et « À couteaux tirés » en est la meilleure preuve.

L’intrigue et ses tenants et aboutissants, n’est pas si simple à priori, et entre cette famille de pseudo aristocrates, sans trop d’éducation soit dit en passant, qui se tire dans les pattes, et cette jeune fille, mélange de confidente et d’infirmière, on n’est pas au bout de nos peines afin de connaître le pourquoi du comment. Tout nous est pourtant apparemment expliqué dans les moindres détails avec cependant un art de brouiller les pistes pas piqué des hannetons ! Et c’est alors que notre délicieux détective aux yeux bleus et surtout très perspicaces, va nous édifier en reconstituant le puzzle en entier, tout en plaçant pile poil l’ultime pièce manquante, ce qui va nous sembler limpide et évident par l’explication de l’imbrication des faits face à une troupe médusée ! Et justement toute cette troupe de personnages vaut assurément le détour, rien que par la trogne de chacun plutôt réussie, avec une touche d’exotisme et d’originalité pour chacun dont on s’amusera volontiers en passant ! En tous cas si le mystère plane dans cette affaire, on s’amuse également en se régalant de l’ambiance british de ce manoir avec ces décors incroyables, et de toutes ces petites histoires croustillantes qui concernent cette famille particulièrement et diversement intéressée !

J’ai envie de revenir très rapidement sur trois petits points que je trouve mortellement importants mais je pense que vous avez déjà eu le temps de saisir l’idée. Une idée me parle beaucoup dans le gros thème soutenant l’enquête et le mystère : les personnages de la famille qui ne pensent qu’à eux et qui perdent tout puisqu’ils sont juste horribles et qu’ils ne font que profiter. C’est passionnant de les voir se donner un rôle important, s’imaginer avoir réussi par eux-mêmes mais voir les ponts se couper avec le patriarche pour les faire ouvrir les yeux. Et pourtant, tout ce qui est créé est une jalousie maladive envers l’aide médicale qui n’a pas les origines qu’il faut mais qui mérite de réussir. C’est passionant !

Je tiens également à mentionner le fait que Rian Johnson fasse apparaître de bien bonnes idées. C’est assez drole puisque ce réalisateur adore déjouer les attentes, d’où le fait qu’il rende le meurtrier nul, exactement comme l’est le détective. La construction en interrogatoire, puis en huis clos, puis en histoire fuites avec des retours arrière constants pour les différents points de vue ou les pièces supplémentaires. En plus de ça, nous retrouvons des mimiques comme les notes au piano de Daniel Craig, le fait qu’un personnage vomisse dès qu’il ment ce qui caractérise les personnages et aide le scénario à avancer en temps et en heure.

Dorénavant, jessaye un peu de faire attention à la mise en scène, qui est ici assez intrigante. Je pense ici surtout au cercle de lames qui entoure la tête des personnages pendant leur interrogatoire et qui intervient à nouveau plusieurs fois dans la dernière partie. Je pense également au coup de la lame factice qui est introduit bien en amont. Quel plaisir ce jeu avec les attentes.

En Somme, j’ai vraiment passé un excellent moment devant ce film. J’aime beauocup le message de fonds, la galerie de personnages, le coté un peu parodique de l’enquête. Je suis certain qu’il ne peut clairement pas plaire à tout le monde au vu de son jeu sur les attentes qui ne plaira pas à tout le monde ou qui ne marchera pas sur tout le monde. Mais moi, j’ai vraiment passé un excellent moment sur absolument tous les points. Un film malin, drôle, intrigant qui devient un vrai plaisir des yeux et des oreilles, et où surtout notre esprit est trituré et mis à rude épreuve ! Mais surtout, je tiens à vous rappeler quelque chose d’important : Aimez les œuvres que vous aimez !

😍


Merci beaucoup de m’avoir lu. N’hésitez pas à me partager votre avis sur ce titre et sur cet article et à me partager tout ça, ça m’aidera beaucoup. On se revoit très vite. Merci à tous, c’était Komorebi !

4 commentaires

  1. Personnellement, je compte bien le voir tôt ou tard ! Je crois que je te l’avais dit, mais on a le DVD à la médiathèque, je le piquerai donc avec plaisir histoire de voir si j’accroche autant que toi.

    D’ailleurs je fais partie de ceux qui avaient aussi beaucoup aimé son Star Wars.

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